Début 2010, un travail exploratoire a été amorcé afin de constituer pour la rentrée universitaire en octobre 2010 une 1ère base documentaire. Elle a été préparée à partir d'ouvrages des principaux témoins et acteurs de l'époque (Varian Fry,Myriam Davenport, Mary Jayne Gold, Daniel Bénédite...), des documents filmés, de photos extraites en 1941, de la naissance de la cité Air-Bel dans les années 60 et suivantes, de cartes ign ou équivalentes depuis 1905 à nos jours, d'un repérage initial sur site et photos aériennes IGN et autres navigateurs internet de type Bing map et google earth. Un groupe d'étudiants architectes de l'ENSA a été constitué, la diversité des nationalités a révélé une forte motivation et une richesse des apports pour préfigurer les données de la restitution.
La première séance de travail d'immersion s'est faite par une lecture sur table et l'analyse du témoignage de Mary Jayne Gold membre du comité d'action de sauvetage (CAS) Varian Fry. Ce texte concerne la découverte par hasard du domaine Air-Bel, la visite de la Villa et sa location par le CAS (« mes années 40 à Marseille, Mary Jayne Gold ») L'écriture est riche en évocation d'ambiances et descriptions des lieux. Cette base est une excellente introduction pour faire vivre le lieu et projeter les premières images mentales.
Dans un deuxième temps, par discussions et échanges en groupe, les grands thèmes et chapitres ont été identifiés : Historique du domaine avant et après la période de Varian Fry, la constitution physique du domaine, topographie, couvert végétal, les éléments encore existants, l'opération HLM Air-Bel, la reconstitution des abords de la Villa, La distribution intérieure des pièces, la vie au quotidien des occupants et des visiteurs...
Par la suite les actions à mener ont été définies sous la responsabilité de chaque équipier , en particulier auprès des archives municipales, des archives départementales, de la société nouvelle d'HLM …
Enfin plusieurs visites ont été effectuées sur le terrain auprès du Foyer de personnes agées Marylise qui est implantée en lieu et place de la Villa détruite en 1982. Chaque visite a un objet spécifique , la 1ere étant une approche sensible des lieux et repérage des éléments encore existants du domaine,
Avril 2011, une 2ème visite destinée aux relevés précis par laser des repères et vestiges (platanes, portail, citerne, mur de faïence, calade, topographie...) , visite également pour identification des essences végétales cette dernière nécessitera en juillet une visite avec un paysagiste horticole Julien De Cauwer pour compléter la palette. Nous reviendrons sur cette visite qui nous donnera quelques clés complémentaires inattendues.
Juin 2011, le groupe a présenté au personnel et résidents de Marylise l'état d'avancement des relevés permettant de reconstituer la façade de la villa, son implantation sur la colline par des coupes sur le terrain, le portail, la serre, la disposition du jardin et des hypothèses de distribution intérieur des pièces...
Juillet 2011, Visite du couvert végétal avec Julien paysagiste
Arrivés au portail, à notre grande surprise, le couvert arbustif avait brulé à l'extérieur du périmètre Marylise à l'ouest et au nord sous la pinède. lieu d'agrément des habitants. Le paysage calciné de la végétation basse révèle la topographie du terrain et met à nu des éléments de certains vestiges, notamment l'appareillage d'une calade au nord de Marylise à flanc de la colline conduisant les eaux de ruissellement jusqu’à' à la citerne et confortant un sentier collinaire. Une tuile (44/13,5/18) formée artisanalement de la villa Air-Bel , un seuil de terre cuite (15/23,5/1,5) et une tomette de Salernes (10,4/11,8) ont été mis à jour. Les restanques en partie Est de la pinède se révèlent à nos yeux, le paysage d'empierrement montre la structure domestiquée de la pente.
Dans le jardin de Marylise confirmation de la palette végétale, en particulier le Sureau dont la cuisinière savait préparer les fleurs en beignets au grand plaisir des pensionnaires d'Air-Bel.
notes - AHG-2011-07
